LA RELIGION AU SENEGAL .
80% de musulmans. 20% d'animistes et de chrétiens.La religion
Au Sénégal, les enfants étudient le Coran dès leur plus jeune âge. Mais si 80 % des Sénégalais sont musulmans, l'animisme demeure très ancré dans la population. Et pas seulement chez les Diolas, qui le pratiquent au grand jour. C'est qu'au XIX, siècle l'islam ne s'est pas contenté d'apparaître comme un rempart contre la colonisation. Il a su s'adapter aux coutumes, aux mentalités, aux traditions locales. Et respecter les croyances ancestrales. Aujourd'hui comme hier, il tient compte des réalités socio-culturelles du pays. La tolérance dont il fait preuve lui assure une constante progression.
Marabouts, griots, féticheurs...
Dans la religion animiste, les ancêtres font figure d'intermédiaires entre Dieu et les hommes. Pour entretenir des relations avec les morts, les honorer et bénéficier de leurs conseils, les vivants s'adressent à des initiés les marabouts, guides spirituels d'obédience musulmane, et surtout les griots. Ces derniers sont indissociables des principaux événements de l'existence la circoncision, le mariage les funérailles. Tour à tour guérisseurs, musiciens, sorciers, conteurs, magiciens, envoûteurs, ils sont aussi la mémoire des familles, qu'ils conseillent en amour comme en affaires. A la fois recherchés et redoutés, ils conservent une importance considérable dans la société actuelle. Egalement féticheurs, ils sont grands pourvoyeurs d'amulettes, de gris-gris, de poudre d'invisibilité, indispensables à tout Sénégalais qui part pour un long voyage.
Les confréries, ou l'islam revisité
L'islam se répartit en plusieurs confréries. Elles ont une approche différente, et dans l'ensemble débonnaire, de la religion musulmane. Leurs lignes directrices ont été tracées, à l'époque coloniale, par des marabouts, mi-prophètes coraniques, mi-chefs de tribu. Les deux principales confréries : la tidjania et le mouridisme jouent un rôle de premier plan dans les affaires économiques et politiques du pays. Elles insistent sur la valorisation du travail et regroupent plus des deux tiers de la population. La nouvelle génération leur reproche volontiers leur influence tous azimuts. Les autres confréries n'ont qu'une implantation locale; ainsi les layènes, fondée par Limamou Thiaw (1843-1909), concentrés sur la presqu'île du Cap-Vert, et qui pratiquent un islam très édulcoré : pas de pèlerinage à La Mecque, participation des femmes aux cérémonies, etc.
Dix pour cent de catholiques
Plus rigide, la religion catholique est aussi moins conquérante. Dix pour cent seulement de la population y demeure fidèle, après le passage au Sénégal des missionnaires portugais, puis français. Du nord au sud s'élèvent les mosquées, chaque décennie plus nombreuses. En revanche, on cherche les églises. Les principaux foyers du catholicisme se situent en Casamance, dans le SineSaloum et sur la Petite Côte. Très majoritairement musulmans, les Sénégalais ont élu Léopold Sédar Senghor, chrétien déclaré, à la présidence de la République. Et la femme du président Abdou Diouf est de religion catholique. Largesse d'esprit, comme, à l'inverse, le clergé admet que tam-tams et balafons rythment la messe du dimanche? Sans doute. Mais si l'animisme reconnaît en chacun, la présence d'une force vitale, il repose aussi su la croyance eh un Dieu unique. On ne voit là aucune incompatibilité majeure avec le christianisme. Pas plus, d'ailleurs, qu'avec l'islam. L'un et l'autre ne sont-ils pas monothéistes ?
Ramadan : du 10/12/1999 au 7/1/2000