LE WOLOF .




I - SA PLACE AU SENEGAL

Le wolof est principalement parlé au Sénégal, en Gambie, et en Mauritanie. Il y a, au Sénégal, six langues qui ont reçu le statut de langues nationales : le wolof, le sérère, le poular, le mandingue, le soninké et le diola.
Ces langues ont été retenues officiellement pour la communication dans les médias, et pour l'enseignement. Mais le français reste la langue officielle.
Parmi les six langues nationales, le wolof est la plus parlée. Environ 80 % de la population le pratique sur toute l'étendue du territoire et ce, essentiellement en milieu urbain. Cette langue est bien sur originaire de l'éthnie wolof qui se chiffre à 2 300 000 personnes, soit 40 % de la population du Sénégal. [LIENS VERS LA CARTE DE LOCALISATION DES ETHNIES]
L'avantage que le wolof a eu sur les autres langues nationales ne s'explique pas tant par le nombre des natifs wolof ou par leur répartition géographique (Walo, Cayor, Diolof, Baol, Saloum) que par le fait que les tout premiers contacts des puissances coloniales s'effectuèrent avec les Wolof et firent de l'aire wolof le pôle d'attraction des autres ethnies. En milieu wolof, virent le jour les premiers comptoirs, et, avec eux, le bassin arachidier où se développera un commerce florissant, couronné par l'installation du chemin de fer Dakar Saint-Louis.



II - PARTICULARITES DU WOLOF :

Une langue à classes nominales :

Le wolof, comme beaucoup de langues africaines, est une langue à classes nominales. Ces classes (au nombre de huit au singulier et deux au pluriel) jouent un rôle comparable à celui des genres grammaticaux dans les langues indo-européennes. Chaque classe est marquée par un « indice de classe » constitué par une consonne. Cette consonne sert de base pour former l'ensemble des déterminants et des substituts du nom (articles défini et indéfini, relatifs, interrogatifs, indéfinis). Ces déterminants ou substituts se distinguent donc, pour chaque classe, par la consonne initiale, la désinence restant la même.

Importance de l'opposition proche/lointain :

Le repérage dans l'espace et en particulier l'opposition proche / lointain joue un rôle très important dans la langue. D'où une grande variabilité des adverbes de lieu. La notion de proche / lointain intervient également dans la détermination nominale (ainsi, l'article défini possède plusieurs formes).

Le système verbal :

Le système verbal peut dérouter encore plus les francophones. Les pronoms personnels intègrent le mode et l'aspect du verbe. C'est donc le pronom qui varie et non la base du verbe, qui reste invariable. Par ailleurs, il n'existe pas de « temps » à proprement parler, le repérage temporel s'effectuant à partir du contexte et de la situation d'énonciation. Les différentes conjugaisons (faisant varier le pronom) sont introduites graduellement dans les unités.



III - L'ALPHABET WOLOF : (Liifantu wolof)

a, aa, à, b, bb, c, cc, d, dd, e, ee, é, ée, ë, f, g, gg, h, i, ii, j, jj, k, kk, l, ll, m, mm, mb, mp, n, nn, nc, nd, ng, nj, nk, nx, nt, , , , , o, oo, , o, p, pp, q, r, rr, s, t, tt, u, uu, w, ww, x, y, yy.

Voici les correspondances phonétiques entre l'alphabet officiel du Sénégal et l'alphabet français. (sources : le Dictionnaire wolof-francais éditions Karthala).
1) Les lettres suivantes ont la même valeur phonétique que dans l'alphabet français.
a) Consonnes ppaaka = couteau
bbakkan = nez
mmar = avoir soif
ffor = ramasser
ttaw = pluie
ddaw = courir
nnelaw = dormir
sest toujours prononcé sourd comme dans si. Exemple: suuf = sol
rest toujours prononcé roulé. Exemple : rafet = être joli
llam = bracelet
kkër = maison
gest toujours prononcé occlusif comme dans gare. (exemple : garab = arbre).

b)Voyelles

i cin = marmite
é séer = pagne
2) Les lettres suivantes ont, dans l'alphabet officiel du Sénégal, la valeur phonétique suivante :

a) Consonnes

capproximativement ce qu'on entend en français dans tiens. caabi = clé.

japproximativement ce qu'on entend en français dans dieu. jabar = épouse.

existe en français dans agneau. aw = coudre.

xapproximativement le r qu'on entend en français dans chercher (en français standard). Ce son existe en espagnol (jota)

qn'existe pas en français ; le son le plus approchant est celui de k réalisé très guttural, au niveau de la luette ; ce son existe en arabe (qarib = proche).

wexiste en français dans oui. Woo = appeler. Devant i et e, il est prononcé comme dans le français fuite. fas wi = le cheval.

ce qu'on entend en français dans les mots empruntés à l'anglais, comme parking. aam = mâchoire.

b) Voyelles

ace son est plus fermé qu'un a français mais plus ouvert que ë. lal = lit.

àc'est le son a du français. làkk = parler une langue étrangère.

ec'est le son è ou ê du français père, tête. set = propre.

ëc'est le son e du français comme dans demain. bët = oeil.

oc'est le o ouvert de pomme. gor = abattre un arbre.

c'est le o fermé de beau, chose. jg = se lever.

uc'est le son ou du français trou. bukki= hyène.

3) Quelques exemples de prononciation :

Pour lire "Mbay" dites mb + ay.

Pour lire "Samba". Ne prononcez pas Samba, mais Sa-mba.



IV - LES CONJUGAISONS :







Sources : "J'apprends le wolof" de Jean-Léopold Diouf et Marina Yaguello (édition Karthala).